20 mai, 2024 11:29 am
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J’ai reçu les épreuves de La Vraie Vie de l’École !

Les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas. J’ai reçu aujourd’hui celles de LA VRAIE VIE DE L’ÉCOLE, le prochain roman à paraître chez Nathan.
Enfin, « prochain »… La parution est prévue pour septembre 2018. Un an, donc, entre ces premières épreuves et l’arrivée en librairie. Le temps des livres, de temps de la vraie vie.
« Épreuves ». Je ne me souviens pas d’entendre un collègue dire qu’il aime cette tâche. Peut-être parce que les corrections d’épreuves sont, pour l’écrivain, la dernière phase de travail sur le texte. Ce qu’il modifiera restera. Après, il sera trop tard pour se dire « j’aurais dû.. », « il aurait mieux fallu… ».
C’est la première étape du voyage extérieur. Après avoir été un voyage intérieur pendant longtemps, jusqu’à ce que je le sente en accord avec cette musique que j’entends dans ma tête quand j’écris, il s’agit de lâcher le texte, le pousser enfin vers ceux à qui il est destiné. Tout est désormais possible. Que cette musique résonne chez le lecteur. Qu’il la fasse sienne. Qu’elle ne résonne pas. Qu’elle sonne faux. Une fois le bateau lancé, aucune prise sur ce mystère. Allez commander à l’océan et aux vents!
Après avoir écrit le texte et avant de le lâcher, il y a la préparation de copie par l’éditeur et les corrections d’épreuves. L’écrivain reçoit son texte annoté puis corrigé —ce mot !— Il va alors relire plusieurs fois son texte tamisé par ces filtres extérieurs. Lire son texte avec l’œil critique aiguisé, ne pas se laisser bercer par les chants de ses propres sirènes. Prendre de la hauteur, mettre à distance ce qui a été porté intimement pendant si longtemps. Le lire comme un lecteur extérieur. Lire ce qui est écrit et non ce qu’on a voulu écrire. Presque impossible. C’est le moment de laisser entrer dans la barque d’autres regards, d’autres lectures, celles des éditeurs, de la correcteurs.
L’éditeur est le premier lecteur. Son œil professionnel est censé —aussi— repérer les incohérences, traquer les répétitions, pointer le flou, poser des questions dérangeantes. Un travail délicat, périlleux. A chacun ses sirènes. L’éditeur est la première épreuve de l’odyssée du texte.
Je déchire l’enveloppe blanche où une main a écrit « URGENT » et feuillette le manuscrit annoté. L’éditrice a posé ici et là des marques pour souligner les passages qui l’avaient touchée. Elle a dessiné quand elle a aimé, écrit quand un passage posait question. L’épreuve s’adoucit. Forte des sourires, je peux lire les remarques. Elles sont justes, elles servent le texte. Déjà, cela me titille de voir comment je vais faire bouger ci ou modifier ça. Quand une observation sert le texte, nul besoin de réfléchir pour le savoir, je le sens. Au lieu d’être angoissante ou pénible, la critique devient excitante et enrichissante.
Je lis les observations et les signes comme si je lisais la lecture de la lectrice. Lire par dessus l’épaule des lecteurs est un privilège rare. Une éditrice enthousiaste, une bénédiction.
Les jours prochains, LES ÉVEILLEURS en veille, je me consacre à LA VRAIE VIE DE L’ÉCOLE. J’ai préparé le terrain en faisant provision de noix et de noisettes ­ —ces dons des arbres­ gagnés à la course avec l’écureuil. Je dissiperai les doutes en cassant les coquilles avec ma vieille tête de marteau sans manche. Et la chair blanche, à la fois tendre et encore amère, viendra nourrir l’écriture. Hissons les voiles !

P.A.

🪶Abonnez-vous à ma newsletter mensuelle Écrire comme on respire. On y parle des Éveilleurs, du processus d’écriture, des lecteurs…
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1 commenter

Isabelle Salinier 22 septembre, 2017 - 5:50 pm

nous sommes aujourd’hui le 22 septembre et je vous souhaite un bel équinoxe d’automne.
Bonnes énergies!

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