9 mai, 2024 3:46 am
Search
Close this search box.

Dernière parution!
« L’arbre, le chat, le grand-père »
ou La vraie vie de Lamor

Tous les jours, je pense à vous écrire. Comme je ne le peux pas toujours, je vous écris dans ma tête. Vous avez ainsi, sans le savoir, accompagné la rentrée de ma fille, le ciel resplendissant puis gris de Toulouse, les chapitres 1, 2 et 3 du volume 6 des Éveilleurs, mes cogitations sur le temps qui passe et repasse, les promenades au bord du canal pour calmer l’esprit en ébullition d’écriture… Et la sortie d’un nouveau roman!

L’arbre, le chat, le grand-père ou « La vraie vie de Lamor » est un roman de 95 pages (Nathan, 2020). Un tout petit récit pour un si vaste thème : comment une enfant appréhende-t-elle la mort quand elle débarque dans sa vie?

Puisqu’il s’agit d’Ambre, le personnage dyslexique de « La vraie vie de l’école » (Nathan, 2018), elle le fait avec sérieux, humour, gravité, légèreté, curiosité, tendresse. Comme je l’ai vu chez les enfants autour de moi. Comme je me souviens de l’avoir ressenti, enfant.

Mes personnages, vous l’aurez compris, m’accompagnent longtemps, même quand il s’agit d’un personnage dit « secondaire ». Pour les écrire, j’ai besoin qu’ils vivent. Pour qu’ils vivent, j’ai besoin de les vivre, de passer du temps avec eux, les regarder, les écouter, les voir évoluer.

J’ai souvent parlé des personnages dans ce blog, ainsi que du temps de l’écriture (articles « Écrire » (9/02/2010;  « Les abdiquants dansent la macarena » (12/04/2010);  « Ben, alors? » (30/04/2010; « L’envie d’écrire » (14/02/2011); « Comme un cannibale » (13/04/2011)). Je ne les cite pas tous, si vous vous promenez sur le blog, vous les trouverez.  Je ne me lasse pas de partager avec vous le mystérieux, le fabuleux processus d’écriture qui ne cesse de m’émerveiller.

Ainsi, les personnages de La vraie vie de l’école avec lesquels j’ai vécu quelques années avant que le livre paraisse en 2018, n’en avaient pas fini avec moi. La voix d’Ambre s’imposa pour écrire ce récit. Elle voulait parler de ce qu’elle avait ressenti lorsque la foudre avait zigouillé son arbre et le sida emporté son beau chat roux. Elle avait besoin d’en parler. Les enfants ont besoin de parler la mort. Et, souvent, les adultes ne savent pas les écouter, quoi leur dire, quelles réponses apporter. Parce que nous n’avons pas de réponses à ce mystère. Seulement des questions. Je crois que les enfants peuvent comprendre que nous n’ayons pas les réponses si nous ne les laissons pas seuls avec leurs questions.

Dans un prochain article, je vous donne des nouvelles de l’écriture de Les Eveilleurs !

En attendant, prenez soin de vous et restez au sec !

« Voilà, on a coupé mon arbre. Mon grand-père me l’a annoncé alors qu’on rentrait de l’école, pendant qu’on ramassait des chapeaux de glands au pied des chênes. On appelle ça des chapeaux de gnomes. On fait la collection. Les jumeaux sont les plus rares.
Moi — Pourquoi je ne savais pas qu’un arbre peut mourir ?
Papi — Parce que tu n’avais jamais eu affaire à la mort avant. C’est ta première fois.
Moi — Et pas la dernière, hein, c’est ça ? Mon grand-père a serré ma main plus fort. J’ai cueilli un gland.
Moi — Les chênes aussi vont mourir ? Et les autres arbres du jardin ?
Papi — Oui, un jour… Mais les arbres vivent très longtemps. Tu n’as pas besoin de penser à ça tout de suite. Mais je n’arrivais plus à m’arrêter.
Moi — Mais alors, tout le monde va mourir ?
Papi — Oui. J’ai réfléchi. Moi — Les voisins ?
Papi — Aussi. J’ai essayé de penser à quelque chose d’impossible.
Moi — Pas Arthur, quand même ? Grand-père a ouvert les bras. J’y suis allée.
Moi — QUOI ? Le monde entier ? LE MONDE ENTIER VA MOURIR ? Ça faisait un drôle de vertige.
Papi — Pas le monde entier en même temps, boubele. Et, avant de mourir, il y a toute la vie… Je l’avais presque oubliée, la vie. Le piège, quand on se concentre sur la partie inondée, c’est qu’on ne voit plus celle qui est au sec. »

🪶Abonnez-vous à ma newsletter mensuelle Écrire comme on respire. On y parle des Éveilleurs, du processus d’écriture, des lecteurs…
🪶Abonnez-vous à ma newsletter mensuelle Écrire comme on respire. On y parle des Éveilleurs, du processus d’écriture, des lecteurs…

4 commentaires

Lucia 1 octobre, 2020 - 5:48 pm

Oh j’ai si hâte, si hâte de pouvoir retrouver Ambre, sentir sa main se glisser dans la mienne pour m’emmener faire un bout de chemin avec elle…
Je pense à toi chaque jour, chaque matin, quand j’ouvre les yeux et que j’attrape mon carnet pour écrire quelques lignes. Même si en ce moment j’ai bien du mal à écrire avec toutes mes affaires dans des cartons, j’y arriverai quand même à finir ce Voyage 🙂
Au plaisir de te lire dans quelques jours <3

Répondre
Pauline Alphen 2 octobre, 2020 - 12:18 pm

Chère Lucialuciana 🙂
Tu verras, c’est un tout petit livre. Il se glisse facilement dans une poche. Il saura attendre ta lecture quand tu le pourras. Je suis si touchée de visiter tes pensées quand tu écris, le matin. Nous partageons donc ce temps des pages du matin. Bon déménagement et, surtout, aménagement, à toi !

Répondre
Noemie 9 novembre, 2020 - 11:58 am

Très chère Pauline;
J’espère arriver à t’écrire un commentaire cette fois-ci (Over blog ne veut pas d’habitude… les joie de l’informatique).
J’espère que tout se passe bien pour toi et que ce nouveau confinement (je t’écris bien loin de la date de publication de ce post mais tant pis) se passe pour le mieux?
Ton écriture m’avait manqué et de lire l’extrait de se nouveau roman me donne du baume au coeur. Même si le sujet est vaste ces quelques lignes m’ont ému. Je croise les doigts pour continuer à le lire lorsque les librairies rouvriront ;).
Je t’embrasse et t’envoie tout mon soutien!
A bientôt
Noémie

Répondre
Pauline Alphen 3 décembre, 2020 - 5:16 pm

Chère Noémie, je te réponds à mon tour un peu tard ! Merci pour ton soutien qui est fort bienvenu dans cette époque si étrange qu’on penserait être dans Les Eveilleurs 🙂 La publication malheureusement n’est pas pour tout de suite mais, tu le sais, je ne renonce pas. Je t’embrasse et souhaite que décembre te soit le plus doux possible 🙂

Répondre

Laissez un commentaire