« Les humains n’ont pas besoin de dormir pour voyager dans le quatrième
temps mais ils ne le savent pas et préfèrent l’arpenter dans leurs rêves pour l’oublier au réveil. »
Ailleurs est le deuxième volume du cycle Les Éveilleurs. Les jumeaux sont séparés, contraints d’apprendre à exister l’un sans l’autre dans des lieux étranges, des dimensions parallèles. Jad et Ugh vont découvrir les limbes invraisemblables et prodigieuses. Amnésique, Claris s’immerge dans la nature extraordinaire de l’île aux trois soleils et sa forêt métamorphe.
Chacun à sa façon, ils poursuivent leur quête, en cherchant toujours plus loin, toujours plus vrai, toujours plus profond. Pendant ce temps, dans les Trois Vallées, Salicande panse ses blessures et les personnages arpentent les routes. De nouveaux pans de l’univers se dévoilent: Vieil-Ambre et ses oiseliers, Peuple des Arbres, Abdiquants, Nomades de l’Écriture. Des légendes s’incarnent, les Temps d’Avant se rapprochent…
« Les hommes des Temps d’Avant agissaient envers la nature comme des prédateurs. L’ayant crue inépuisable, ils ont tari ses richesses, la pensant insensible, ils l’ont dépecée, espèce par espèce. Lorsque les combustibles vinrent à manquer, ils ont ouvert un oeil et ont décidé de mettre leur intelligence et leur science au service de la nature. Ils fabriquèrent de la faune, inventèrent de la flore et déclarèrent forêts et océans tabous. Ils jouaient aux créateurs… Trop tard… Quand la nature s’est rebellée, provoquant inondations, éruptions, séismes, qu’ont fait les hommes ? Ils sont partis recommencer ailleurs, en abandonnant les plus fragiles d’entre eux. »
« Claris marchait sur un tapis de feuilles écarlates. La forêt offrait un répit bienvenu à la touffeur, comme si les frondaisons denses ne s’élevaient que pour mieux se rejoindre et cacher le ciel retentissant de l’île. Elle avait beau ne pas connaître ces arbres, ils résonnaient en elle de façon familière. La forêt de Salicande et la cabane de son enfance dans l’arbre-église bourdonnaient en marge de sa mémoire. Pas assez pour qu’elle s’en empare, mais suffisamment pour qu’elle se sente chez elle parmi eux. Et c’est avec un sentiment de retrouvailles qu’elle écoutait crisser les feuilles cramoisies et, le nez en l’air, pénétrait dans l’inextricable jungle de l’île. (…) Elle allait de découverte en merveille, de merveille en frayeur. À même les troncs de certains arbres râblés aux branches fripées étaient gravés des dessins. De petits visages monstrueux aux yeux globuleux. Fascinée, Aram caressa une gravure qui ouvrit la bouche pour la mordre, faisant apparaître des dents comme autant de poignards miniatures. Elle retira son doigt en poussant un cri, réveillant les autres dessins, qui se détachèrent de l’arbre pour lamper le sang qui gouttait de son doigt blessé. Puis les minuscules vampires retournèrent s’enfoncer dans le tronc où ils nichaient, ne faisant qu’un avec l’arbre. »
« Le monde imaginé, ici, est plein d’enchantements, d’innovations, les mythes et les références littéraires s’entremêlent dans une histoire qui présente un futur qui a souffert. Pauline Alphen nous livre ici une des plus belle ode à l’imaginaire et à la lecture qu’il m’ait été donné de lire. Des personnages hauts en couleurs, attachants, denses, construits… On se lie, au fil des pages, à chacun d’eux. L’auteur nous fait réfléchir sur notre société « virtuelle » de la plus belle manière qui soit ! Elle aborde ici des thèmes parfois difficiles à aborder dans un roman jeunesse, sans jamais sombrer dans le ton moralisateur. L’amour, l’amitié, la mort, l’abandon, l’écologie, le modernisme… En plus de nous faire réfléchir, Pauline Alphen nous offre ici un roman empli de tendresse et de fantaisie ! »
« Rêver est sérieux. Les Éveilleurs me l’ont rappelé : ce sont les heures que Claris a passé à lire et à imaginer qui lui ont ensuite permis de donner à sa vie la direction et les couleurs qu’elle souhaite, ce sont les heures passées à rêver qui ont permis à Jad de se trouver puis lui ont donné le courage de passer à l’action. Le rêve nous invente, reste ensuite à tirer son épée/sa plume/ses chaussures/ses manches pour se réaliser. Rêver prend de multiples visages et la farandole et la diversité des personnages des Éveilleurs le clament. Des chemins, des idéaux, des visions de la vie tous très variés, qui offrent autant de possibles pour réfléchir, se découvrir, grandir, changer. Hommage à cette saga qui m’a tant marquée et dont les mots ont souvent résonné en moi avec l’accent de la vérité et qui m’ont entraîné vers des rivages que je n’aurais pas imaginé avant d’ouvrir de les lire. »
« Chaque nouveau tome des Éveilleurs est une sorte de fête car on sait que l’on va retrouver des amis, que l’on va partager avec eux de merveilleuses aventures. Pauline Alphen nous livre une histoire qu’on ne peut pas raconter. Les Éveilleurs c’est une histoire qui se vit, une histoire que l’on ressent à travers les mots de l’auteur, mais aussi grâce aux Chroniques des Temps d’Avant de Bahir Borges. Avant d’être une histoire, Les Éveilleurs est un univers dans lequel on se sent bien, on a l’impression de connaitre les lieux, les personnes, les habitudes des uns et des autres. De tous les romans que j’ai pu lire, ils sont ceux qui ont le plus de consistance, d’humanité. Une série qui nous permet de nous évader dans un monde où l’on aime retourner et que l’on quitte avec regret en sachant que l’attente de la suite sera beaucoup trop longue. »
« (…) C’est génial de découvrir tout ce monde où la nature occupe une place centrale C’était la première fois que je lisais une histoire où il y avait cette nécessité de se reconnecter avec la nature, de méditer sur le lien qu’on a avec elle, ça a été un déclic pour l’appliquer dans ma vie personnelle. Toutes les réflexions développées dans Les Éveilleurs m’ont toutes faite tellement… réfléchir ! Cette saga m’a permis d’avoir de nombreux déclics par rapport à plusieurs sujets. Votre écriture légère rend les personnages comme libres, vivants, c’est super agréable de suivre leurs aventures et de grandir à leur côté, parce que tous les apprentissages semblent légers et ensoleillés. Et puis il y a toute cette écriture de l’immobilité, du silence et de l’observation. Quant aux Vrais Lecteurs, quelle prise de conscience pour une enfant de 12 ans qui se rend compte de la force d’une lecture, de la réception que peut avoir une histoire et un texte, de l’action du lecteur sur le texte et vice-versa. Je vous remercie et vous souhaite une belle vie ! »