Les dernières rencontres de l’année se sont déroulées, en juin, autour de L’arbre, le chat, le grand-père ou La vraie vie de Lamor, à Coulommiers où le livre concourrait au prix Minotaure. J’y ai rencontré six classes de CM2.
Nous avons d’abord échangé sur le livre, discuté, j’ai répondu à leurs questions. Évidemment, nous avons beaucoup parlé de la mort qui est le thème du livre. Les enfants parlent de la mort beaucoup plus librement que les adultes. Peut-être parce qu’ils s’en sentent encore très loin. Peut-être juste parce que ce sont des enfants et qu’ils sont (encore) libres d’un certain nombre de tabous.
Dans la deuxième partie de la rencontre, je leur propose d’écrire. Ils acceptent avec enthousiasme, s’installent comme ils veulent dans le CDI, sur les tables, sur les tables, dans les fauteuils, par terre et commencent.
Je passe parmi eux, je leur parle, un par un. J’écoute, j’encourage, je file un coup de pouce. Il suffit souvent de pas grand-chose pour les « débloquer », une autorisation, un « voilà une bonne idée !»
Je propose plusieurs thèmes parmi lesquels « écrivez ce que vous voulez ». À Coulommiers, la majorité a choisi de parler de la mort.
Ils n’ont pas réfléchi longtemps. Ils s’y étaient déjà quasiment tous frottés, à Lamor.
Ils écrivent. Et ils pleurent.
Alors les copains et les copines viennent les voir, les consolent. Ils se parlent, ils échangent leurs morts. Il y a la mort de la poule chérie, la mort du chat, du chien, de la grand-mère, du grand-père, de la tata qu’on adorait, de l’oncle en Afrique enrôlé malgré lui comme soldat…
Puis, ceux qui veulent viennent lire. On s’écoute. On se regarde. On pleure encore, on rit aussi, « je savais pas qu’une poule ça faisait des câlins ».
Ils disent :
« Ça fait du bien d’en parler et encore plus de l’écrire»
« Je savais pas que les autres aussi, ils connaissaient la mort »
« C’est normal de pleurer, faut pas avoir honte »,
« Écrire la mort, ça fait comme un poids en moins».Je ne pourrais pas mieux dire. Écrire, ça fait comme un poids en moins.
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