21 novembre, 2024 6:24 am
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L’Odalisque et l’Éléphant

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« Une histoire, une seule,

pour que toutes les histoires d”amour impossibles

deviennent possibles. »

Leila a 7 ans. C’est une toute petite odalisque quand elle rencontre le Sultan. Il tombe amoureux. Paf! Tomber amoureux d’une minuscule odalisque à cause de ses oreilles, cela vous semble surprenant?

Leïla a 15 ans. Le Sultan reçoit un cadeau. Le plus énorme, le plus puissant, le plus sage, le plus courageux, le plus rond, le plus rare de tous les cadeaux. Leila tombe amoureuse du cadeau du Sultan. Cela vous paraît troublant?

L’Odalisque et l’Éléphant raconte des histoires dont vous avez rêvé, des histoires que vous avez oubliées.

Afin que toutes les histoires d’amour impossibles deviennent possibles !

Prix & Adaptations
  • Prix FNLIJ « Meilleur livre 1999 pour adolescents» (Fondation Nationale du Livre pour la Jeunesse), Brésil
  • Prix « Révélation » de la FNLIJ, Brésil
  • Prix du « Meilleur livre pour adolescents » de l’UBE (Union brésilienne des écrivains)
  • Prix White Ravens, 2000
  • Adaptation chrorégraphique en collaboration avec Elodie Palazot pour la compagnie de danse Corps et Graffik. Création à Toulouse, en mai 2015

Approchez-vous…

Je vais vous raconter l’histoire d’un livre…

Un jour parmi les jours, une fille est allée au Sri Lanka pour son travail. Elle en a profité pour visiter un orphelinat d’éléphants : coup de foudre. Comme ce n’était pas loin, elle a fait un saut en Inde rencontre. La même année —c’était une fille qui avait la bougeotte— elle s’est promenée à Istambul. Elle a vu les palais, le souks aux épices et aux lampes magiques, elle a vu le harem de Topkapi : stupéfaction.

En Inde, la fille se casse la jambe. Elle est rapatriée d’urgence mais heureuse, absolument heureuse. Et puis, ceci en entraînant cela, elle tombe amoureuse. Elle glisse amoureuse. Elle chavire. Elle succombe. Un amour surprenant. Atypique. Impossible. Un amour, quoi.

Résumons-nous : elle est émerveillée (voyages), immobile (trois mois de plâtre), chavirée (amour), révoltée (impossible)… Alors, elle réunit le tout. Tous les voyages, tous les amours pour raconter une histoire. Qui rendrait tous les amours impossibles possibles. Une bonne fois pour toutes, histoire de passer à autre chose. Elle ne pense pas à un livre, pas du tout. L’écriture est depuis toujours son port intérieur, alors elle écrit. Elle respire, elle écrit, c’est très simple. Elle veut raconter une histoire qui occuperait son immobilité —c’était une fille difficilement immobile—, qui consolerait son amour, qui la ferait voyager. Elle travaille le texte comme pour ses poésies : interminablement, le laissant reposer, le reprenant, une maille à l’endroit, une à l’envers, une en l’air, l’autre en mer… Elle n’est pas pressée. Elle découvre l’infini labyrinthe de la prose. Elle s’amuse, elle s’envole…

Puis, parce que les voies de la littérature sont impénétrables, cette histoire devient un livre. Son premier livre: révélation. Il est publié dans le pays où elle est né. Brésil, ce nom… Il est petit, rouge, léger, avec Matisse en couverture, il fait 99 pages. Un nombre parfait puisqu’elle y raconte 999 histoires.

Un livre en appelant un autre, d’autres suivent… D’autres livres. D’autres amours. D’autres voyages. Le temps passe. L’odalisque, l’éléphant, le sultan sont toujours là. Ils lui murmurent que l’histoire n’est pas finie. Tapis, ils attendent. Tranquilles, ils savent. Le temps qui sait mieux que nous le quand de toute chose glisse sur l’histoire comme Leila sur ses babouches… La fille en profite pour traverser l’Atlantique, dans un sens puis dans l’autre et encore, et traduire l’histoire dans une autre langue —c’était une fille qui aimait le vertige—. Tout cela dure des années et des années…

Un jour parmi les jours, l’Éditrice lit la traduction: rencontre. D’autres livres éclosent, d’autres histoires se tissent… L’Odalisque attend toujours, lisant dans la tour, découvrant le harem et les inextricables voies de son propre cœur. Le Sultan roupille. L’Éléphant travaille à surmonter les obstacles, réveiller les désirs. Car il manque encore quelque chose, il manque quelqu’un. Et puis, une nuit parmi les nuits, la fille rencontre l’Illustratrice: évidence.

  • Le Sri Lanka, l’Inde, Istanbul c’était en 1992.
  • La publication au Brésil en 1998.
  • La rencontre avec l’éditrice en 2006.
  • La rencontre avec l’illustratrice en 2013.

[ms_expand class= » » id= » » more_icon= »fa-plus » more_icon_color= »#daa520″ more_text= »VOIR PLUS » less_icon= »fa-minus » less_icon_color= »#daa520″ less_text= »VOIR MOINS »]Aujourd’hui, la fille —qui est devenue une femme il faut bien le dire— tient en main ce livre parmi les livres. Il a quelque chose de nacré, de doré, de lumineux. De grand et de petit. Il est lourd mais léger. Il raconte toutes les rencontres, les coups de foudre, les voyages, les révélations. Il porte le travail d’autres filles et même de certains sultans. Il est éléphantesque, tout simplement.

Le temps fait une pause pour regarder l’odalisque se balancer dans la trompe de l’éléphant, le sultan dormir, l’or et les roses… Le livre s’ébroue, il va parler… Approchez-vous Il est à vous…

P.S. Dans le rôle de l’Éditrice: Cécile Terouanne.

Dans le rôle de l’Illustratrice : Charlotte Gastaut.

Dans le rôle de la fille: Pauline Alphen.
grands yeux. Alors, je lui ai donné le livre et elle m’a demandé une dédicace. Pendant que j’écrivais, j’ai pensé à ce que cette histoire racontait. À mes parents. Aux leurs. Au sitio. À mes enfants. À mes frères. Mes nièces. À la vie et à la mort. Et une émotion à laquelle je ne m’attendais absolument pas est montée. Saudade…

Saudade de cette maison que mon père a bâti et aimé si fort, des meubles qu’il collectionnait, des armes sur les murs, des tableaux partout, saudade de ce jardin immense où je glissais du lait dans les gosiers affamés des oisillons qui nichaient dans les hortensias (je pensais à cette époque que le lait était bon pour TOUS les bébés), des eucalyptus qui se balançaient sur le lac, des chevaux, des chiens, du flamboyant où mon frère est tombé en glissant du toit alors que mon cœur de l’autre côté de l’Atlantique s’arrêtait de battre, de mon autre frère tenant mon fils riant aux éclats dans ses bras, des poissons qui écoutaient de la musique classique, de la bibliothèque de ma mère, de cette atmosphère de joie de vivre qu’elle créé partout où elle passe, du café de ma grand-mère… Et tant d’autres images, sons, parfums…

L’espace d’une dédicace, j’étais à nouveau là-bas. J’ai écrit ce texte quand j’ai su que la maison allait être vendue sans que je l’aie revue. Que c’était fini, je ne pourrais plus y retourner. Que ma fille n’en aurait aucun souvenir. Et qu’il ne m’en resterait que les miens. J’ai écrit ce texte pour que tout cela continue à vivre. Parce que je suis reconnaissante de tant de bonheur. Parce que le bonheur passé n’est jamais passé… Grâce à votre lecture. [/ms_expand]

Illustrations de Joanna Wiejak
À partir de 9 ans

Extraits
Il y a bien des manières...

« Il y a bien des manières de grandir. Grandir de l’extérieur, par exemple, tout le monde finit par le faire. Mais grandir de l’intérieur ? Et de l’intérieur vers l’extérieur ? Grandir comme cela nous chante et non comme le veulent les autres ? Grandir de façon harmonieuse sans exagérer, grandir sans piétiner l’enfance, est un exercice délicat. Il exige de la concentration, de la discipline, une dose adéquate de distraction et de fantaisie, une bonne pincée de rire et de jeu, un zeste de révolte et la muette fluidité des rêves. C’est l’affaire de toute une vie. »

Mais voilà, pour...

« Mais voilà, pour certaines personnes, les choses n’arrivent jamais comme elles arrivent à tout le monde. Il ne s’agit pas de mauvaise volonté de leur part. C’est une tendance naturelle chez elles. Bien sûr, cela dérange beaucoup ceux qui font toujours comme les autres. Ils sont persuadés qu’elles le font exprès pour les embêter. C’est en vérité un bien grand mystère: pour quelle raison étrange les gens qui ne sont pas comme nous, ça nous dérange? »

Malgré tant de livres...

« Malgré tant de livres lus dans le silence de la tour, tant de science léguée par son père, tant de sagesse apprise avec les roses jaunes, Leila ne savait pas qu’elle était amoureuse. Cela peut arriver, quand c’est la première fois ou quand le sentiment est si surprenant qu’il n’a jamais été imaginé. Les mots sont chose fugitive et espiègle. Innombrables, turbulents, ils glissent, se cachent et confondent. Quelques-uns font peur, d’autres sont si rares qu’ils peuvent se briser. Ombrageux, ils ne se laissent pas voyager par n’importe qui et l’on n’est jamais sûr d’appeler un chat un chat. “Bonheur”, par exemple : quand on pense à le nommer, il a déjà filé et miaule sur d’autres toits. »

Son amour pour la...

« Son amour pour la petite odalisque, réaffirmé à chaque obstacle vaincu, était un faisceau de couleurs qui vibrait en lui, une explosion de pop-corn débordant de la casserole, une certitude. Il savait que cet amour transformerait le monde autour de lui, ce qui avait été et ce qui serait. »

Tisser des mots en...

« Tisser des mots en histoires si belles qu’elles sont comme des filets où la proie ne se débattra pas car elle n’aura qu’une envie: continuer à écouter. »

Les lecteurs en parlent