« Une histoire, une seule,
pour que toutes les histoires d”amour impossibles
deviennent possibles. »
Leila a 7 ans. C’est une toute petite odalisque quand elle rencontre le Sultan. Il tombe amoureux. Paf! Tomber amoureux d’une minuscule odalisque à cause de ses oreilles, cela vous semble surprenant?
Leïla a 15 ans. Le Sultan reçoit un cadeau. Le plus énorme, le plus puissant, le plus sage, le plus courageux, le plus rond, le plus rare de tous les cadeaux. Leila tombe amoureuse du cadeau du Sultan. Cela vous paraît troublant?
L’Odalisque et l’Éléphant raconte des histoires dont vous avez rêvé, des histoires que vous avez oubliées.
Afin que toutes les histoires d’amour impossibles deviennent possibles !
- Prix FNLIJ « Meilleur livre 1999 pour adolescents» (Fondation Nationale du Livre pour la Jeunesse), Brésil
- Prix « Révélation » de la FNLIJ, Brésil
- Prix du « Meilleur livre pour adolescents » de l’UBE (Union brésilienne des écrivains)
- Prix White Ravens, 2000
- Adaptation chrorégraphique en collaboration avec Elodie Palazot pour la compagnie de danse Corps et Graffik. Création à Toulouse, en mai 2015
Approchez-vous…
Je vais vous raconter l’histoire d’un livre…
Un jour parmi les jours, une fille est allée au Sri Lanka pour son travail. Elle en a profité pour visiter un orphelinat d’éléphants : coup de foudre. Comme ce n’était pas loin, elle a fait un saut en Inde rencontre. La même année —c’était une fille qui avait la bougeotte— elle s’est promenée à Istambul. Elle a vu les palais, le souks aux épices et aux lampes magiques, elle a vu le harem de Topkapi : stupéfaction.
En Inde, la fille se casse la jambe. Elle est rapatriée d’urgence mais heureuse, absolument heureuse. Et puis, ceci en entraînant cela, elle tombe amoureuse. Elle glisse amoureuse. Elle chavire. Elle succombe. Un amour surprenant. Atypique. Impossible. Un amour, quoi.
Résumons-nous : elle est émerveillée (voyages), immobile (trois mois de plâtre), chavirée (amour), révoltée (impossible)… Alors, elle réunit le tout. Tous les voyages, tous les amours pour raconter une histoire. Qui rendrait tous les amours impossibles possibles. Une bonne fois pour toutes, histoire de passer à autre chose. Elle ne pense pas à un livre, pas du tout. L’écriture est depuis toujours son port intérieur, alors elle écrit. Elle respire, elle écrit, c’est très simple. Elle veut raconter une histoire qui occuperait son immobilité —c’était une fille difficilement immobile—, qui consolerait son amour, qui la ferait voyager. Elle travaille le texte comme pour ses poésies : interminablement, le laissant reposer, le reprenant, une maille à l’endroit, une à l’envers, une en l’air, l’autre en mer… Elle n’est pas pressée. Elle découvre l’infini labyrinthe de la prose. Elle s’amuse, elle s’envole…
Puis, parce que les voies de la littérature sont impénétrables, cette histoire devient un livre. Son premier livre: révélation. Il est publié dans le pays où elle est né. Brésil, ce nom… Il est petit, rouge, léger, avec Matisse en couverture, il fait 99 pages. Un nombre parfait puisqu’elle y raconte 999 histoires.
Un livre en appelant un autre, d’autres suivent… D’autres livres. D’autres amours. D’autres voyages. Le temps passe. L’odalisque, l’éléphant, le sultan sont toujours là. Ils lui murmurent que l’histoire n’est pas finie. Tapis, ils attendent. Tranquilles, ils savent. Le temps qui sait mieux que nous le quand de toute chose glisse sur l’histoire comme Leila sur ses babouches… La fille en profite pour traverser l’Atlantique, dans un sens puis dans l’autre et encore, et traduire l’histoire dans une autre langue —c’était une fille qui aimait le vertige—. Tout cela dure des années et des années…
Un jour parmi les jours, l’Éditrice lit la traduction: rencontre. D’autres livres éclosent, d’autres histoires se tissent… L’Odalisque attend toujours, lisant dans la tour, découvrant le harem et les inextricables voies de son propre cœur. Le Sultan roupille. L’Éléphant travaille à surmonter les obstacles, réveiller les désirs. Car il manque encore quelque chose, il manque quelqu’un. Et puis, une nuit parmi les nuits, la fille rencontre l’Illustratrice: évidence.
- Le Sri Lanka, l’Inde, Istanbul c’était en 1992.
- La publication au Brésil en 1998.
- La rencontre avec l’éditrice en 2006.
- La rencontre avec l’illustratrice en 2013.
[ms_expand class= » » id= » » more_icon= »fa-plus » more_icon_color= »#daa520″ more_text= »VOIR PLUS » less_icon= »fa-minus » less_icon_color= »#daa520″ less_text= »VOIR MOINS »]Aujourd’hui, la fille —qui est devenue une femme il faut bien le dire— tient en main ce livre parmi les livres. Il a quelque chose de nacré, de doré, de lumineux. De grand et de petit. Il est lourd mais léger. Il raconte toutes les rencontres, les coups de foudre, les voyages, les révélations. Il porte le travail d’autres filles et même de certains sultans. Il est éléphantesque, tout simplement.
Le temps fait une pause pour regarder l’odalisque se balancer dans la trompe de l’éléphant, le sultan dormir, l’or et les roses… Le livre s’ébroue, il va parler… Approchez-vous Il est à vous…
P.S. Dans le rôle de l’Éditrice: Cécile Terouanne.
Dans le rôle de l’Illustratrice : Charlotte Gastaut.
Dans le rôle de la fille: Pauline Alphen.
grands yeux. Alors, je lui ai donné le livre et elle m’a demandé une dédicace. Pendant que j’écrivais, j’ai pensé à ce que cette histoire racontait. À mes parents. Aux leurs. Au sitio. À mes enfants. À mes frères. Mes nièces. À la vie et à la mort. Et une émotion à laquelle je ne m’attendais absolument pas est montée. Saudade…
Saudade de cette maison que mon père a bâti et aimé si fort, des meubles qu’il collectionnait, des armes sur les murs, des tableaux partout, saudade de ce jardin immense où je glissais du lait dans les gosiers affamés des oisillons qui nichaient dans les hortensias (je pensais à cette époque que le lait était bon pour TOUS les bébés), des eucalyptus qui se balançaient sur le lac, des chevaux, des chiens, du flamboyant où mon frère est tombé en glissant du toit alors que mon cœur de l’autre côté de l’Atlantique s’arrêtait de battre, de mon autre frère tenant mon fils riant aux éclats dans ses bras, des poissons qui écoutaient de la musique classique, de la bibliothèque de ma mère, de cette atmosphère de joie de vivre qu’elle créé partout où elle passe, du café de ma grand-mère… Et tant d’autres images, sons, parfums…
L’espace d’une dédicace, j’étais à nouveau là-bas. J’ai écrit ce texte quand j’ai su que la maison allait être vendue sans que je l’aie revue. Que c’était fini, je ne pourrais plus y retourner. Que ma fille n’en aurait aucun souvenir. Et qu’il ne m’en resterait que les miens. J’ai écrit ce texte pour que tout cela continue à vivre. Parce que je suis reconnaissante de tant de bonheur. Parce que le bonheur passé n’est jamais passé… Grâce à votre lecture. [/ms_expand]
« Il y a bien des manières de grandir. Grandir de l’extérieur, par exemple, tout le monde finit par le faire. Mais grandir de l’intérieur ? Et de l’intérieur vers l’extérieur ? Grandir comme cela nous chante et non comme le veulent les autres ? Grandir de façon harmonieuse sans exagérer, grandir sans piétiner l’enfance, est un exercice délicat. Il exige de la concentration, de la discipline, une dose adéquate de distraction et de fantaisie, une bonne pincée de rire et de jeu, un zeste de révolte et la muette fluidité des rêves. C’est l’affaire de toute une vie. »
« Mais voilà, pour certaines personnes, les choses n’arrivent jamais comme elles arrivent à tout le monde. Il ne s’agit pas de mauvaise volonté de leur part. C’est une tendance naturelle chez elles. Bien sûr, cela dérange beaucoup ceux qui font toujours comme les autres. Ils sont persuadés qu’elles le font exprès pour les embêter. C’est en vérité un bien grand mystère: pour quelle raison étrange les gens qui ne sont pas comme nous, ça nous dérange? »
« Malgré tant de livres lus dans le silence de la tour, tant de science léguée par son père, tant de sagesse apprise avec les roses jaunes, Leila ne savait pas qu’elle était amoureuse. Cela peut arriver, quand c’est la première fois ou quand le sentiment est si surprenant qu’il n’a jamais été imaginé. Les mots sont chose fugitive et espiègle. Innombrables, turbulents, ils glissent, se cachent et confondent. Quelques-uns font peur, d’autres sont si rares qu’ils peuvent se briser. Ombrageux, ils ne se laissent pas voyager par n’importe qui et l’on n’est jamais sûr d’appeler un chat un chat. “Bonheur”, par exemple : quand on pense à le nommer, il a déjà filé et miaule sur d’autres toits. »
« Son amour pour la petite odalisque, réaffirmé à chaque obstacle vaincu, était un faisceau de couleurs qui vibrait en lui, une explosion de pop-corn débordant de la casserole, une certitude. Il savait que cet amour transformerait le monde autour de lui, ce qui avait été et ce qui serait. »
« Tisser des mots en histoires si belles qu’elles sont comme des filets où la proie ne se débattra pas car elle n’aura qu’une envie: continuer à écouter. »
« Pauline Alphen nous offre un récit d’une qualité saisissante. Le texte entremêle, avec une fluidité et une justesse déconcertantes, des jeux de mots contemporains et des tournures de phrases empruntes d’une poésie séculaire, ce qui rend la lecture délicieusement inattendue. Rempli de références et de citations, toutes mentionnées en fin d’ouvrage, il prête à sourire lorsque par mégarde on les reconnaît. L’humour n’est jamais loin, et l’amour toujours présent. Ou plutôt devrais-je écrire l’”Amour”, avec cette majuscule qui le rend immortel. Car il s’agit ici de tous les Amours qui ont existé depuis la nuit des temps. De sa plume délicate, précise, mélodieuse et enchanteresse, Pauline Alphen nous offre non pas une, ni deux, mais 999 histoires d’Amour ! »
« On reconnaîtrait entre mille le style de Pauline Alphen : ce goût pour les énumérations, les gradations… cette richesse de la langue et des références ! Sa plume nous transporte dans un passé idéalisé, onirique et enchanteur. Mais ce qui marque, dans L’Odalisque et l’Éléphant, c’est avant tout l’hommage que fait l’auteur à la littérature, au théâtre, et même au cinéma. Les illustrations de Charlotte Gastaut. Tout simplement magnifiques, elles subliment le texte de Pauline Alphen et lui donnent une touche encore plus orientale. Colorées et dorées avec finesse, ses planches sont un véritable régal pour l’œil. Dans ce très joli roman qui rappelle les mille et unes nuits, Pauline Alphen est la conteuse Shéhérazade, et vous l’écouterez, incapable de dormir, avide de connaître le dénouement… »
« L’auteur revisite les contes des mille et une nuits et y intègre les grandes figures des légendes des amours impossibles. Elle joue avec le langage qui devient ornement et mouvement pour faire naître tout un monde devant les yeux du lecteur, avec notamment un fort réseau lexical autour de l’Orient, des sens et de la nourriture. La trame nous invite à croire aux rencontres et à notre bonne étoile. Il n’est pas possible d’évoquer ce livre sans parler des somptueuses illustrations réalisées par Charlotte Gastaut qui nous transportent à l’intérieur du conte et des pages dorées qui scandent le récit comme autant de portes sur l’imaginaire. Une histoire originale, une écriture envoûtante, un livre magnifique. »
« C’est un récit plein d’optimisme et d’espoir qui nous montre que tout, absolument tout est possible si on y croit et si on s’en donne les moyens. J’espère que dans quelques années ce livre fera partie des grands classiques de la littérature de jeunesse et même de la littérature tout court car il y aurait parfaitement sa place. C’est un petit bijou que j’ai savouré en prenant mon temps, en relisant certains passages et même parfois des pages entières, tout en admirant les merveilleuses illustrations de Charlotte Gastaut qui nous fait rêver et voyager en nous entraînant dans un endroit où nos sens sont en émoi. Tant de saveurs, de couleurs, d’odeurs et de cœur dans ce merveilleux conte… En quelques mots : Un conte fabuleux, poétique et tendre, qui fait rêver et voyager. Un bel hymne à l’amour et à la vie qui invite à croire que même l’impossible demeure possible. »
« À travers cette histoire et les différents récits qu’elle contient, ce roman est un condensé de références : des passages de différentes mythologies ou de contes, des insertions de paroles de chansons, de phrases de romans/pièces de théâtre. Pauline Alphen les insère l’air de rien, au milieu d’un dialogue, et d’un ton naturel qui fait que si on ne connait pas le support d’origine, on ne se rend pas compte de l’allusion. Tomber sur “la terre [est] bleue comme une orange” d’Eluard au détour d’un passage m’a -limite- mis les larmes aux yeux. J’ai d’ailleurs apprécié pouvoir parcourir la liste de tous les auteurs originels de ces références, mentionnés à la fin. Je n’en avais pas repéré les 2/3 ! »