La première fois que je suis intervenue en milieu scolaire, c’était en 2009, à la sortie de mon premier roman en français, Salicande, le premier tome des Eveilleurs. J’avais, devant moi, une classe de quatrième qui avait lu le livre et préparé la rencontre. La première question que l’on m’a posée était : « D’où vous vient votre inspiration ? Comment vous viennent vos idées ? »
Spontanément, j’ai fait un geste : la main gauche sur le cœur, la main droite levée indiquant le ciel et j’ai dit « Je ne sais pas exactement. Cela vient comme un désir, une pulsion, une nécessité, une envie, une joie. » À cette réponse, pourtant sincère, les épaules de mes interlocuteurs se sont affaissés et les regards éteints. Ils avaient traduit que « cela me venait comme ça » parce que j’étais écrivain, parce que j’avais un don. Je mettais encore un peu plus hors de leur portée cette fameuse inspiration. Cette réaction ne correspondait absolument pas à ce que je voulais exprimer, au contraire. J’ai alors fait un effort pour me souvenir de quand j’avais eu pour la première fois envie d’écrire. Je suis allée pêcher ce souvenir loin, en CM1. Je leur raconte alors comment, M. Milési, un maître sévère, revêche, qui ne riait jamais et dont nous avions plutôt peur, a changé ma vie en proposant à la classe d’écrire des TEXTES LIBRES.
Je m’aperçois alors que la classe de 4ème est suspendue à mes lèvres. Il se passe quelque chose. [ms_expand class= » » id= » » more_icon= »fa-plus » more_icon_color= »#daa520″ more_text= »Voir plus » less_icon= »fa-minus » less_icon_color= »#daa520″ less_text= »voir moins »]Pour moi aussi, il se passe quelque chose, voilà que je suis à la fois Pauline, 10 ans, et M. Milési, le prof sévère qui allait changer ma vie. Alors, j’incarne le personnage, mains derrière le dos, sourcils froncés, voix maussade, regard aigu. Mon public me regarde comme on regarde un film, m’écoute comme si j’étais un conteur. Je ne suis plus l’écrivain qui a écrit le livre Machin qu’on a lu en classe. Je suis la petite fille de CM1 qui découvre l’écriture.
En racontant cette anecdote pour la première fois, j’ai constaté quelque chose d’important : en faisant exister le maître et l’enfant, j’avais créé un lien différent avec la classe. Je m’étais rapprochée. Ils étaient entrés dans mon histoire et ils avaient répondu tous seuls à la question : d’où viennent les idées. Mais ils considéraient toujours comme un mystérieux processus réservé aux écrivains la suite de l’histoire que j’avais résumée par « J’ai attrapé une idée et je l’ai écrite. »
Alors, parce qu’on apprend à pêcher en pêchant, je leur propose un jeu d’écriture. Ils sont d’accord, se saisissent d’un papier et d’un stylo, font du bruit, s’agitent, chuchotent. Ils se rapprochent encore un peu plus. Ça y est… Ils écrivent…
J’ai fait des dizaines de rencontres depuis ce jour-là, je peux compter, sur les doigts d’une main, celles qui n’ont pas abordé la question de l’inspiration. Je réponds avec cinq minutes de jeu d’écriture qui changent la couleur de la rencontre scolaire. Il lui donne une profondeur différente. L’écriture n’est plus abordée de l’extérieur : l’écriture de l’écrivain. Mais de l’intérieur : mon écriture. On touche à quelque chose de fondamental : on écrit en écrivant. Comme on devient rugbyman en jouant, danseuse en dansant. chef en cuisinant.
J’ai découvert que la meilleure façon d’expliquer mon métier aux enfants était non pas de le raconter (discours théorique, extérieur, discours d’écrivain) mais de le leur faire expérimenter.[/ms_expand]
Ces micros ateliers d’écriture se sont révélés être des moments extrêmement riches, émouvants, porteurs de sens. Ils m’ont donné envie d’aller plus loin, de prolonger et d’approfondir cet échange. J’ai donc mis en place des ateliers d’écriture sur plusieurs séances.
Je pars toujours de ce que propose l’élève ou le groupe. Un mot, une phrase, une image ou un chapitre. Il ne s’agit pas de pas plaquer un mode d’emploi ou un savoir-faire avant d’entendre ce qu’ils proposent. Car, dans ce qu’ils proposent, est toujours blotti ce dont il veut parler. Même maladroitement, même confusément.
Les retours sont toujours positifs et encourageants. Dans un premier temps, toute idée est bonne à prendre, pour plus farfelue qu’elle paraisse, rien n’est ridicule en soi. Ensuite, on s’applique à découvrir si, à partir de cette idée, on peut construire un récit. [ms_expand class= » » id= » » more_icon= »fa-plus » more_icon_color= »#daa520″ more_text= »Voir plus » less_icon= »fa-minus » less_icon_color= »#daa520″ less_text= »voir moins »]On travaille l’intrigue, les personnages, les rythmes, les dialogues, la cohérence. Au cours des séances, ils découvrent que l’écriture est un travail mouvant, en mouvement, un parcours semé de choix.
Le but de l’atelier est toujours de provoquer le contact avec sa capacité créatrice, la libérer, l’exprimer sous forme de récit, expérimenter les différentes étapes de l’écriture en dédramatisant l’acte d’écrire.
Les ateliers en plusieurs séances peuvent être concoctés en collaboration avec l’enseignant(e). Je peux élaborer un atelier à partir d’un thème vu en classe, une période de l’histoire, un type d’écriture. J’ai ainsi fait écrire des scénettes de théâtre à partir de la mythologie, un scénario de court-métrage, un recueil de poésies, des petits romans. Les ateliers peuvent également partir de thématiques abordées dans mes ouvrages : l’amitié, la différence, l’arrivée de la mort dans la vie, la famille, l’importance de la nature… Les possibilités sont multiples ![/ms_expand]
- Ateliers en bibliothèques, en institutions, en milieu associatif
Quel que soit le public, quel que soit l’âge et quel que soit le lien à la lecture et à l’écriture, les participants réalisent le plus important: ils sont capables de créer, d’imaginer, de s’exprimer. Non seulement c’est possible mais cela fait du bien ! La bonne nouvelle c’est que la créativité est notre nature profonde, elle ne demande qu’à être réveillée.
- Atelier Si on jouait ?
- Atelier D'où viennent les idées ?
- Atelier Les étapes d'un récit
- Atelier Lirécrire
- Atelier Un kif, un défi
- Atelier À la carte
J’ai expérimenté avec bonheur plusieurs rencontres par vidéo avec des publics se trouvant parfois de l’autre côté de la planète. C’est non seulement faisable mais ça marche ! J’ai eu la bonne surprise de constater que même des ateliers d’écriture peuvent se faire à distance, sans préjudice de la qualité.
- L'organisation
- Tarifs et les conditions
Pour organiser une rencontre, veillez à entrer en contact le plus tôt possible, surtout si vous envisagez le printemps et l’automne, lorsqu’ont lieu la majorité des salons. Pour les rencontres scolaires ou les manifestations incluant un atelier, cela nous permettra de bien caler le projet. Je me déplace souvent sur de longs trajets et voyager tranquillement fait toute la différence (première ou solo) et me permet de travailler. Prises à l’avance, ces places ne sont pas toujours plus chères. Si cela n’est pas possible, évitons les carrés. Merci de me laisser choisir les horaires et de noter que les frais ne peuvent pas être avancés. Un mois avant la rencontre, merci de m’envoyer une convention où seront détaillés le nombre de jours, le tarif et les conditions d’hébergement.
sont ceux de la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse:
- 447,76 € HT la journée
- 270,13 € HT la demi-journée
Toutes précisions ici: www.la-charte.fr/inviter-chartiste
nous trouverons le meilleur atelier pour vous!