23 novembre, 2024 3:47 pm
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L’Arbre à l’Envers

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« Si les morts… un jour.

Mais ça veut dire toujours là.

On les garde à vie. »

Paulo, onze ans, assiste à l’enterrement de son grand-père. Un enterrement des plus animés, dans un cimetière immense aux airs de parcours de golf. Soudain, la mère de Paulo tombe assise sur les genoux du cousin le plus confortable de la famille. Ses contractions ont commencé, la soeur ou le frère de Paulo est sur le point de naître. Pendant que ses parents sont à la maternité, Paulo reste chez sa grand-mère avec sa petite cousine Jade, cinq ans. Tout à coup, Paulo remarque que la porte du bureau de son grand-père, pour la toute première fois, est ouverte. Paulo ne peut résister à la tentation d’y entrer. Mais il est loin d’imaginer qu’un « arbre à l’envers » l’y attend et quelle aventure incroyable celui-ci va lui faire vivre.

J’ai ouvert une enveloppe, un peu distraite, en pensant à autre chose. Et un livre vert et rose a glissé dans mes mains. Je l’ai feuilleté et je suis tombée sur une illustration où la grand-mère tient sa petite-fille sur ses genoux. Ma fille était là et elle a ouvert de grands yeux. Je lui ai offert le livre et elle m’a demandé une dédicace. Pendant que j’écrivais, j’ai pensé à ce que cette histoire racontait. À mes parents. Aux leurs. À cette maison. À mes enfants. À mes frères. Mes nièces. À la vie et à la mort. Et une émotion est montée. Saudade…

Saudade de cette maison que mon père a bâti et aimé si fort, des meubles qu’il collectionnait, des armes sur les murs, des tableaux partout, saudade de ce jardin immense où je glissais du lait dans les gosiers affamés des oisillons qui nichaient dans les hortensias (je pensais à cette époque que le lait était bon pour TOUS les bébés), des eucalyptus qui se balançaient sur le lac, des chevaux, des chiens, du flamboyant où l’un de mes frères est tombé en glissant du toit alors que mon cœur de l’autre côté de l’Atlantique s’arrêtait de battre, de mon autre frère tenant mon fils riant aux éclats dans ses bras, des poissons qui écoutaient de la musique classique, de la bibliothèque de ma mère, de cette atmosphère de joie de vivre qu’elle créait partout où elle passait, du café de ma grand-mère… Et tant d’autres images, sons, parfums…

L’espace d’une dédicace, j’étais à nouveau là-bas. J’ai écrit ce texte quand j’ai su que la maison allait être vendue sans que je l’aie revue. Que c’était fini, je ne pourrais plus y retourner. Que ma fille n’en aurait aucun souvenir. Et qu’il ne m’en resterait que les miens. J’ai écrit ce texte pour que tout cela continue à vivre. Parce que je suis reconnaissante de tant de bonheur. Parce que le bonheur passé n’est jamais passé… Parce que ceux que nous avons aimés ne disparaissent pas. Grâce à votre lecture.

Extraits
Son cœur battait...

« Son cœur battait la chamade, ses mains transpiraient.Paulo oublia qu’il était grand. L’enfance, avec ses effrois et ses merveilles, l’enfance et ses urgences que ne conjugue que le présent était là. Le jeu. Il fut à nouveau un enfant en entier dans l’instant présent, un enfant pour qui jouer c’est sérieux, une question de vie ou de mort. »

On peut changer...

« On peut changer – certains diraient “grandir” – en un clin d’œil, un battement de cils ou de cœur, une marche que l’on saute, une poignée que l’on baisse, une porte qui s’ouvre. De l’extérieur, on ne semble pas différent. dedans, rien n’est plus pareil. Paulo se sentait comme ça. Ailleurs. A côté. En voyage vers un lieu inconnu où tout est admirable parce que rien ne fonctionne comme on en a l’habitude. »

La tristesse n’a...

« La tristesse n’a pas besoin de faire du bruit pour faire mal. Les larmes coulaient sur leurs joues, sous les lunettes de soleil, et je me demandais si, à force, elles creuseraient un lit comme les ruisseaux. »

Elisa ne racontait...

« Elisa ne racontait que des choses qui avaient réellement eu lieu. Elle disait qu’à son âge inventer donnait plus de travail que se souvenir. »

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