Le temps de l’écriture comporte un temps de non-écriture. Invitation. préparation. Germination. Comme pour tout. Se préparer à faire, en écoutant passer les perruches ou les corneilles —c’est selon. Se lier à la présence fondamentale des arbres. Ne pas s’énerver. Ne pas s’angoisser. Garder confiance. Regarder les idées passer, se placer. Laisser faire les travaux d’approche. Le dieu n’annonce jamais sous quelle forme il se manifestera.
Souvent, l’écriture arrive d’abord par les rêves. Les nuits deviennent denses ou blanches, toujours remuées. Le temps bascule. Il n’est plus quelque chose que l’on peut hâter, réduire, accélérer, contre laquelle on peut se battre. Il est le matériau même de l’écriture. L’occuper goutte à goutte, insuffler de l’espace et du souffle entre les gouttes pour qu’elles choisissent leur destin de vapeur ou d’océan. Laisser monter la mémoire et l’oubli. Rêver éveillée.
A demain !
P.A.
4 commentaires
Le temps de la patience !
La patience … 🙁 Beuhhh
Et pourtant … c’est à l’automne que tombent les graines qui, passant l’hiver en terre, germeront au printemps. Chaque chose en son temps. Ici le temps s’écoule inexorablement vers l’automne. Merci aux arbres de m’apprendre la patience.
Que c’est bon à lire ces billets quotidiens ! Combien ta démarche créative (et toute ton œuvre !) nous invitent à une qualité de présence, de conscience, sensible, amoureuse, joueuse, émerveillée !
Pouvoir t’accompagner au travers de ces « Petits Pas » est une grâce et je t’en remercie vivement 🙂
Et sinon, rien à voir 😀 mais le Petit Dragon sur la bannière du blog est troooop chou !!! (dixit une grande adoratrice des Dragons )
Aujourd’hui était une journée d’été revenu … escapade à la mer ! J’ai pensé à toi. As-tu pris le temps de faire mûrir tes graines au soleil ? Tes rêves ont-ils été généreux ? Que deviennent nos amis de Salicande sous la caresse de ta plume ? Il va me falloir relire toutes leurs primes aventures. Mais j’attends encore un peu, que l’hiver s’enfonce dans ma vallée …