Je tourne autour comme un moine autour de son puits.
Je trie, j’archive, je range, je nettoie, j’organise. Travaux d’approche.
Dans quelques jours, je vais reprendre le récit des EVEILLEURS. Comme à chaque début de tome, je commencerai par reprendre les notes, les résumés, les tableaux, les plans. Replonger dans ce fleuve fait d’organisation et de lâcher-prise, de contrôle et de hasard, d’inspiration et de doutes, d’émerveillement et d’angoisse, de nuits, de jours. L’écriture.
Je sais qu’une fois que j’y aurai glissé un orteil, je serai happée. Les personnages, l’intrigue ne me lâcheront plus. J’y penserai en prenant ma douche, je prendrai des notes au supermarché, mes nuits seront plus habitées que jamais et les jours n’auront pas assez de leurs huit heures de travail. J’évoluerai dans cet espace-temps particulier qui plaît aux chats et fait rire les enfants qui savent qu’ils doivent être patients parce que je perds les clés, le téléphone, cherche les lunettes qui sont accrochées autour du cou, dors mal, suis incommunicable le matin et qu’ils se régaleront (cuisiner aide à la création comme tout le monde le sait). Le temps va devenir impossible. D’autant que la pression de terminer LES EVEILLEURS vient s’ajouter à celle de commencer un nouveau tome.
C’est ce processus que je veux partager avec vous. Sans triche. Ce ne sera pas toujours glamour, excitant, intéressant. J’écrirai ce qui se passe, jour après jour, au fil du travail. J’aimerais bien ne sauter aucun jour mais ce sera peut-être le cas. Certains messages seront sûrement très courts. Vous n’êtes pas à l’abri d’incohérence, de trépignements énervés, de pétage de plomb, d’accès de joie, d’extase béate. Bref, nous verrons bien !
Je veux, dès maintenant, vous prier de me pardonner si je ne réponds pas aux messages que vous laissez ici. Pourtant, depuis avant-hier, les doigts me brûlent de répondre à vos mots qui sont comme de l’eau fraîche coulant dans la gorge. Mais je sais que je ne pourrai bientôt plus le faire et ce ne serait pas juste d’écrire à certains et pas à d’autres. Vous répondre bien, vous répondre vraiment, prend du temps. Faire les choses bien demande du temps. Et, dès que j’aurai trempé ce fameux orteil, le temps tout entier —sauf le temps sacré des enfants— sera celui des EVEILLEURS.
Néanmoins, sachez que non seulement je lis vos messages mais je les relis. Ils sont le carburant qui fait démarrer le moteur le matin. Savoir que vous êtes à mes côtés est essentiel. Alors, je vais faire pire que de ne pas répondre: je vais vous inviter à continuer à mettre des petits mots par ci, par là, au gré des messages, quand l’envie vous viendra, même s’ils ne sont pas longs. A chaque fois que vos noms apparaissent sur l’écran, c’est une bouffée de bonheur. Autant de phares qui disent: nous sommes là, viens, viens, c’est par ici…
A demain !
P.A.
11 commentaires
Nous te pardonnons bien aisément Pauline, car te lire un peu tous les jours sera une grande satisfaction en soi ! Oubli autant que tu le peux la contrainte de devoir terminer les Eveilleurs, fais-toi confiance, laisses-toi guider par ta petite voix intérieure et ton inspiration. Ainsi je suis certaine que les touches de Merlin se mettront vite à clapoter frénétiquement dans ta petite cabane. Je pense que beaucoup d’autres lecteurs seront du même avis que moi si je dis que plus le dernier tome sera long et plus nous serons heureux ! Alors fonce ! Ecris ce tome comme tu as si bien écrit les autres et bats-toi si nécessaire pour que tout rentre dans ce dernier tome de la façon dont TOI tu le souhaites.
Nos pensées t’accompagnent,
Valériane
Ne t’inquiète pas pour les commentaires. <3
Te lire ainsi, jour après jour, tourner autour de ces futurs travaux, me donne terriblement envie de me lancer dans la prochaine aventure que je dois rédiger, aux côtés d’un dragon et d’une fille aveugle aux couleurs…
… Peut-être bien vais-je m’y mettre en même temps que toi, qui sait ?
J’ai hâte, en tout cas.
Quelque soit la fin, les personnages continuent toujours à vivre dans notre tête. Comme le temps entre les tommes c’est écoulé, j’ai personnellement fais turbiné mon imagination pour ne pas faire mourir Claris ou merlin! Il faut donc abandonner la pression de la fin et peut-être faire confiance aux lecteurs pour imaginer la suite…
Les enfants se régalant du temps consacré à la cuisine qui laisse l’esprit libre et le fait voyager j’adore !
belles énergies et merci pour ce partage !
Merci pour ce partage. Pourvoi lire ces petits résumés et suivre la progression de l’écriture de ce tome compense un peu le fait de savoir que ce sera le dernier 😉
Bon courage pour ce départ sur les routes hasardeuses de l’écriture, et merci d’avance pour les messages qui nous permettrons de vivre un peu, avec vous, ce voyage jalonné de mots. J’attends avec impatience le moment ou Salicande se remettra à vivre entre mes mains au fil des pages !
De tout cœur avec toi dans cette immersion ! Merci de partager ici un peu du voyage, nous t’accompagnons et te soutenons pas à pas <3
Oui Pauline, écris, écris pour toi, écris pour nous. Nous sommes là et allons le rester, friands de tes mots et mieux encore, des émotions qu’ils te procurent lorsque tu les écris.
Bon courage pour cette belle nouvelle aventure… 🙂
Gaëlle a écrit. Pour une raison technique quelconque, j’ai lu son commentaire sur le téléphone mais il n’apparaît pas sur le blog. Alors je le recopie ici. Vos mots me vont droit au cœur, aussi sûr que Jwel et Flèche ne ratent jamais leur coup. Vos mots sont l’encre de mon stylo.
« Les Eveilleurs sont la plus belle poésie qu’il m’ait jamais été donnée d’entendre, avec la musique d’un flot doux, continu, semblable et toujours différent du ruisseau. Les Eveilleurs sont la poésie du monde, mais aussi celle d’un autre monde. Les Eveilleurs sont la poésie de son auteure, mais aussi de ses personnages, et même de ses lecteurs.
Les Eveilleurs c’est à la fois ce devant quoi on se met à genoux par respect, et ce vers quoi on court se blottir pour se sentir parfaitement chez soi.
Merci de m’avoir donné un modèle et une maison. Un modèle que je n’ai pas quitté des yeux depuis huit ans et une maison que j’ai toujours plus de mal à quitter, le temps de la (re)lecture s’allongeant chaque année, processus inverse de ce vers quoi nous pousse la vie. Merci de m’avoir donnée deux vies qui n’en sont qu’une, alors d’autant plus riche.
Prenez le temps qu’il vous faudra pour vos adieux, je serai toujours là pour vous lire, nous serons toujours là.
Merci »
Gaëlle
Pauline, j’ai l’impression que tu me décris quand je dois écrire un article, un livre…plein de force et de courage. bises